Le Paradoxe du Biofilm. 90% souffrent de caries malgré le brossage

La plaque : un biofilm bactérien vivant

La plaque n'est point une couche de saleté. Elle incarne une communauté vivante organisée de diverses souches bactériennes, car les bactéries forment des structures coopératives. La plaque possède sa propre architecture. Elle dispose d'un système de protection. Elle abrite un transport interne de nutriments, les communautés complexes nécessitant organisation. La plaque se révèle comme dépôt blanchâtre sur muqueuses, langue et dents, les accumulations bactériennes devenant optiquement visibles. Les bactéries construisent la plaque à partir de sucres et protéines, ces substances servant de matériaux de construction.

Qu'est-ce qu'un biofilm ?

🫧 Un biofilm constitue une colonie bactérienne. Dans cette colonie cohabitent des centaines d'espèces bactériennes différentes, la diversité offrant des avantages de survie.
🫧 Un biofilm forme une matrice visqueuse de sucres et protéines. Cette matrice est produite par les bactéries, celles-ci nécessitant des structures protectrices.
🫧 Un biofilm dispose de canaux d'approvisionnement. Ces canaux transportent nutriments et permettent communication, les systèmes complexes requérant infrastructure.
🫧 Un biofilm est la plaque, celle-ci étant la forme visible des biofilms bactériens. La plaque n'est pas automatiquement nocive, l'effet dépendant des espèces bactériennes résidentes.

Travaux scientifiques majeurs :

  • Costerton et al. (années 1970-80) décrivirent systématiquement les biofilms pour la première fois
  • Costerton (1999) publia "Bacterial biofilms: a common cause of persistent infections" dans Science
  • Flemming & Wingender (2010) publièrent "The biofilm matrix" dans Nature Reviews Microbiology
Cette représentation artistique dévoile la plaque dentaire comme motifs bactériens chaotiques cachant ordre et diversité.

Les bonnes bactéries : nos précieuses alliées

Les bonnes bactéries possèdent des capacités utiles pour l'organisme. Elles reçoivent en échange nourriture et habitat de notre part, l'échange constituant la base de tout partenariat. Cette collaboration gagnant-gagnant s'appelle symbiose, les deux partenaires en profitant. Les deux parties bénéficient de la symbiose, la coopération créant des avantages pour tous. Nous nommons ces bactéries symbiotes, la symbiose décrivant leur mode de vie.

Les bienfaits de la symbiose

🤝 Les bactéries trouvent meilleure protection dans la communauté, les groupes étant plus résistants. Ensemble, les bactéries surpassent la solitude en force, le travail d'équipe offrant protection.
🤝 Les symbiotes transforment substances indigestes en nutriments, la spécialisation étant efficace. Cette transformation profite aux symbiotes eux-mêmes. Elle bénéficie également à l'organisme, le travail partagé apportant double bénéfice.
🤝 Les symbiotes assistent l'organisme. Celui-ci supporte ainsi mieux stress, mauvaise alimentation et pathogènes, les partenaires forts conférant résistance.
🤝 Le bien attire le bien, les environnements positifs attirant d'autres bactéries positives. Les bonnes bactéries attirent d'autres bonnes bactéries, les organismes similaires coopérant. L'organisme devient ainsi toujours plus performant et fort, plus d'alliés signifiant plus de soutien.

Travaux scientifiques majeurs :

  • Costerton et al. (1995) publièrent "Microbial biofilms". Ce travail contient la première théorie complète des biofilms
  • Fuqua et al. (1994) publièrent "Quorum sensing in bacteria". Ce travail décrit la découverte de la communication bactérienne
  • Hall-Stoodley et al. (2004) publièrent "Bacterial biofilms: from the natural environment to infectious diseases"
Bactéries buccales bienveillantes s'attachant harmonieusement aux cellules muqueuses. Symbiose paisible.

Les mauvaises bactéries : des parasites opportunistes

Les mauvaises bactéries exploitent notre organisme sans rien restituer, l'exploitation étant leur stratégie de survie. Elles accaparent espace et nourriture. Elles n'apportent aucune aide, l'utilisation unilatérale étant leur principe. Cette exploitation unilatérale gagnant-perdant se nomme dysbiose, l'équilibre étant perturbé. Ces bactéries s'appellent pathogènes, la pathogénicité signifiant causer des maladies.

Caractéristiques de la dysbiose

☣️ Les pathogènes se multiplient plus vite que les symbiotes, la multiplication agressive étant leur avantage. Ils évincent ainsi les bonnes bactéries, une concurrence pour les ressources émergeant.
☣️ L'organisme reçoit moins de nutriments. La défense s'affaiblit. Plus de maladies émergent. Ces facteurs conduisent à l'affaiblissement de l'organisme, le manque de ressources altérant les fonctions corporelles.
☣️ L'organisme doit accomplir toutes les tâches seul sans symbiotes. Il s'affaiblit ainsi, l'absence de soutien signifiant surcharge. Cela conduit à une altération fonctionnelle, les combattants solitaires étant moins performants.
☣️ Le mal attire le mal, les environnements pathogènes favorisant d'autres pathogènes. Les bactéries nocives attirent plus de bactéries nocives, les organismes similaires préférant conditions identiques. Cela mène au déclin systémique, les spirales négatives s'auto-renforçant.

Travaux scientifiques majeurs :

  • Darveau (2010) publia "The oral microbial community in health and disease" dans Nature Reviews Microbiology
  • Hall-Stoodley et al. (2004) publièrent "Bacterial biofilms: from the natural environment to infectious diseases"
  • Costerton et al. (1999) publièrent "Bacterial biofilms: a common cause of persistent infections"
Colonies bactériennes denses en rouges sombres montrant prolifération et déséquilibre microbien dans l'écosystème oral.

Symbiotes de la bouche aux intestins

Les symbiotes croissent lentement. Ils vivent longtemps. Ils se spécialisent dans des fonctions précieuses pour notre santé, les stratégies durables étant plus stables. Certains symbiotes dégradent substances indigestes. D'autres protègent contre les agresseurs. D'autres encore stabilisent nos défenses, la spécialisation apportant efficacité. Ces micro-assistants sont décomposeurs, protecteurs et stabilisateurs, différentes tâches exigeant diverses capacités. Les symbiotes forment ensemble le biofilm sain, le travail d'équipe permettant systèmes complexes.

Bactéries du biofilm sain

🦠 Bacteroides, les valorisateurs de fibres, dégradent les fibres alimentaires. Ils produisent substances anti-inflammatoires, les glucides complexes étant leur spécialité. Bacteroides doublent toutes les 8 à 12 heures. Ils vivent semaines à mois, la croissance lente garantissant stabilité.
🦠 Lactobacillus, les régulateurs d'acidité, produisent acide lactique. Ils régulent le pH. Ils inhibent pathogènes, les environnements acides combattant les pathogènes. Lactobacillus doublent toutes les 2 à 3 heures. Ils vivent 1 à 3 jours, la réaction rapide aux menaces étant importante.
🦠 Bifidobacterium, les assistants immunitaires, renforcent la barrière intestinale. Ils régulent le système immunitaire. Ils favorisent l'équilibre, l'immunomodulation étant leur compétence clé. Bifidobacterium doublent toutes les 6 à 8 heures. Ils vivent 5 à 10 jours, la vitesse modérée créant équilibre optimal.
🦠 L'organisme ne peut plus accomplir nombreuses tâches sans bonnes bactéries, les symbiotes assumant fonctions essentielles. Il devient dépendant de médecine et soins constants, l'absence de soutien microbien amplifiant les faiblesses.

Travaux scientifiques majeurs :

  • Martens et al. (2022) publièrent "The diverse enzymatic machinery of Bacteroides"
  • de Moreno de LeBlanc et al. (2017) publièrent "Immune modulation by Lactobacillus strains"
  • Turroni et al. (2021) publièrent "Bifidobacterium bifidum shapes epithelial barrier integrity"
Bactérie symbiotique buccale avant division. Lumière douce, environnement sain, signe de croissance paisible.

Bactéries nocives de la bouche aux intestins

Les bactéries pathogènes investissent toute leur énergie dans multiplication et propagation rapides, l'expansion agressive étant leur stratégie de survie. Elles n'apportent rien à l'organisme. Elles ne font que prendre, l'exploitation étant leur principe. Elles exploitent les points faibles. En ces endroits, la protection manque ou se trouve endommagée, les zones vulnérables étant plus faciles à conquérir. Les bactéries pathogènes s'y multiplient à vitesse fulgurante. Elles nous rendent malades, la multiplication incontrôlée causant dommages tissulaires.

Bactéries du biofilm malade

🦠 Streptococcus mutans, les agents cariogènes, sont bombardiers d'acide. Ils produisent acide agressif. Ils creusent des trous dans les dents, la production d'acide étant leur arme. Streptococcus mutans détruit l'émail. Il génère des caries, les acides dissolvant les minéraux. Streptococcus mutans double toutes les 30 à 60 minutes. Il ne vit qu'heures à quelques jours, la multiplication rapide étant sa force.
🦠 Helicobacter pylori, les attaquants gastriques, forment toxines dangereuses. Ils percent la paroi stomacale, les toxines étant leur stratégie d'invasion. Helicobacter pylori cause ulcères. Il est tenace et difficile à éliminer, cette bactérie ayant développé des stratégies résistantes à l'acide. Helicobacter pylori double toutes les 20 à 30 minutes. Il vit jours à semaines, la persistance étant sa stratégie de survie.
🦠 Clostridioides difficile, les destructeurs intestinaux, forment toxines dangereuses. Ils endommagent la muqueuse intestinale. Ils déclenchent colites, la production de toxines causant dommages maximaux. Clostridioides difficile double toutes les 20 à 30 minutes. Il vit jours à semaines, la multiplication agressive assurant dominance.
🦠 Il faut éliminer les perturbateurs. Il faut simultanément implanter bons assistants, la double stratégie étant plus efficace. Les nuisibles n'ont ainsi plus de place, une concurrence pour les ressources émergeant.

Travaux scientifiques majeurs :

  • Lemos et al. (2019) publièrent "The Biology of Streptococcus mutans"
  • Sommer et al. (2017) publièrent "The resilience of the intestinal microbiota influences health and disease"
  • Willyard (2018) publia "The microbiome: Gut reaction"
Colonisation précoce. Streptococcus mutans isolés s'attachent à l'émail lisse. Début de l'implantation microbienne.

La pandémie carieuse

90% de l'humanité souffre de caries malgré 100 ans de brossage, le nettoyage mécanique seul ne suffisant pas. La vraie cause n'est pas le sucre. La vraie cause est QUI habite notre bouche, la communauté bactérienne déterminant le comportement. Les bonnes bactéries neutralisent le sucre sans problème dans une flore buccale saine, les symbiotes pouvant tamponner les acides. Les bactéries nocives transforment instantanément tout sucre en acide dans une flore perturbée, les pathogènes utilisant voies métaboliques agressives.

90% touchés par les caries malgré brossage quotidien

📍 C'est le paradoxe nutritionnel. Certaines personnes mangent beaucoup de sucré sans caries, leur flore buccale étant saine. D'autres consomment peu de sucre et développent quand même des caries, leur communauté bactérienne étant perturbée.
📍 Les bonnes bactéries neutralisent le sucre. Les mauvaises transforment le sucre en acide, différentes bactéries ayant différentes voies métaboliques. La flore buccale décide, non le sucre lui-même, les bactéries déterminant l'utilisation.
📍 On élimine biofilms malades avec antibiotiques et désinfection, la destruction étant la première étape. La construction de biofilms sains importe davantage, les solutions durables exigeant reconstruction.
📍 La conclusion s'impose. Le brossage seul ne suffit pas, le nettoyage mécanique ne construisant pas de communautés bactériennes. Nous devons avoir les bonnes bactéries dans notre bouche, la composition microbienne décidant de la santé.

Travaux scientifiques :

  • Wade, W.G. (2013) publia "The oral microbiome in health and disease"
  • Marsh, P.D. (2010) publia "Contemporary perspective on plaque control"
  • Zaura, E. et al. (2014) publièrent "Acquisition and development of the oral microbiome"
Bonnes bactéries neutralisent le sucre, mauvaises le transforment en acide. La flore buccale décide, non le sucre lui-même.

Les bactéries cariogènes agissent dans tout l'organisme

Streptococcus mutans, la bactérie cariogène, ne se limite pas à la cavité buccale, les bactéries n'étant pas liées aux frontières corporelles. Streptococcus mutans pénètre dans le tractus digestif avec la salive. Il entre dans la circulation sanguine lors d'irritation par brossage, l'action mécanique causant lésions vasculaires. Streptococcus mutans colonise alors les tissus. Il perturbe biofilms sains. Il favorise inflammations, les bactéries pathogènes causant dommages partout. Les caries ne sont que le premier symptôme. Elles peuvent être l'origine de nombreuses maladies secondaires, la propagation systémique affectant multiples organes.

Propagations documentées

🩸 Les streptocoques sont détectables dans le sang chez 26% des personnes après brossage, l'irritation mécanique mobilisant les bactéries. Cette valeur atteint jusqu'à 100% après interventions dentaires, les traitements invasifs causant libération bactérienne massive.
🩸 Streptococcus mutans fut directement détecté sur valves cardiaques dans des cas d'endocardite bactérienne, ces bactéries pouvant coloniser tissus cardiaques.
🩸 L'ADN de Streptococcus mutans fut trouvé dans plaques athérosclérotiques vasculaires, les bactéries cariogènes favorisant inflammations vasculaires.
🩸 La conclusion est claire. Streptococcus mutans n'appartient pas à un organisme sain, les bactéries pathogènes causant dommages systémiques. Il devrait être remplacé par des symbiotes, les bactéries saines offrant protection plutôt que dommage.

Travaux scientifiques majeurs :

  • Oliveira et al. (2021) publièrent "Streptococcus mutans in atherosclerotic plaque: Molecular and immunohistochemical evaluations"
  • Lockhart et al. (2008) publièrent "Bacteremia associated with toothbrushing and dental extraction"
  • Nomura et al. (2006) publièrent "Isolation and characterization of Streptococcus mutans in heart valve and dental plaque specimens from a patient with infective endocarditis"
Streptococcus mutans se propage visiblement de la bouche par voies sanguines vers cœur, intestins, articulations et cerveau.

Le brossage aveugle toutes les 12 heures

Le brossage équivaut à tout balayer d'un coup, le nettoyage mécanique n'agissant pas sélectivement. Bonnes et mauvaises bactéries disparaissent, les brosses à dents ne pouvant distinguer. Cela laisse une surface vide, non protégée, tous les micro-organismes étant éliminés. Les nuisibles rapides adorent précisément cela, les surfaces libres étant faciles à coloniser. Les nuisibles conquièrent les places libres. Les bactéries auxiliaires lentes ne peuvent revenir à temps, les bactéries agressives croissant plus vite.

L'appauvrissement en bonnes bactéries

🪥 Le biofilm est balayé lors du brossage. Bonnes comme mauvaises bactéries sont éliminées, les forces mécaniques ne sélectionnant pas. Cela conduit à stress et chaos, les structures établies étant détruites.
🪥 Une course commence. Espèces à croissance rapide comme Streptococcus mutans, la bactérie cariogène, s'implantent en premier, la multiplication rapide avantageant lors de la recolonisation.
🪥 Les symbiotes sont perdants. Ils arrivent trop tard, la croissance lente désavantageant dans la concurrence. Espèces protectrices plus lentes n'ont aucune chance, la vitesse décidant lors de la colonisation.
🪥 Le cycle recommence au prochain brossage, le problème n'étant pas résolu. Un biofilm plus faible avec moins de protection émerge chaque fois, les bactéries pathogènes dominant.

Travaux scientifiques majeurs :

  • McBain, A. J., Madhwani, T., Eatough, J., & Ledder, R. (2009) publièrent "An introduction to probiotics for dental health"
  • Wade, W.G. (2013) publia "The oral microbiome in health and disease"
  • Nyvad & Takahashi (2020) publièrent "Integrated hypothesis of dental caries and periodontal diseases"
Même le brossage doux élimine bons microbes. La lumière dorée et le geste silencieux trompent. Dans le miroir attendent déjà les mauvaises bactéries.

Pourquoi le brossage reste néanmoins important

Notre alimentation moderne nourrit principalement les bactéries nocives, les aliments transformés étant nourriture pathogène idéale. Sucré et farine blanche agissent comme turbo-engrais pour nuisibles, les glucides rapidement disponibles étant leur aliment favori. Les bons auxiliaires reçoivent à peine quelque chose, les symbiotes nécessitant nutriments plus complexes. Les nuisibles prendraient complètement le dessus sans intervention, l'alimentation moderne favorisant pathogènes. Nous devons donc brosser. Le moment juste est décisif, le timing décidant du succès !

Soins dentaires symbiotiques après brossage

💎 Nous ajoutons substances spéciales. Ces substances réparent petits dommages. Elles rendent l'émail à nouveau ferme et résistant, les minéraux renforçant la substance dentaire. Cela s'appelle reminéralisation, les substances minérales reconstruisant la dent.
💎 Nous ajoutons substances neutralisant l'acide, les substances basiques tamponnant les acides. La bouche ne devient ainsi pas trop acide. Les bonnes bactéries ont meilleures chances que les nocives, les symbiotes préférant pH neutres.
💎 Nous utilisons certaines substances. Ces substances attaquent ciblément seulement les bactéries cariogènes, des principes actifs spécifiques pouvant agir sélectivement. Cela s'appelle décimation sélective des bactéries cariogènes, seules les espèces pathogènes étant éliminées.
💎 La solution s'appelle Symbiose Dentaire, la promotion ciblée étant plus efficace que la destruction. La Symbiose Dentaire est la méthode. Avec cette méthode on renforce bonnes bactéries et évince mauvaises, la construction étant plus durable que la destruction. 👉 Découvrez plus dans La pandémie du brossage.

Travaux scientifiques majeurs :

  • Miake Y, Saeki Y, Takahashi M, Yanagisawa T publièrent "Remineralization effects of xylitol on demineralized enamel"
  • Ribelles Llop M, Guinot Jimeno F, Mayné Acién R, Bellet Dalmau L publièrent "Effects of xylitol chewing gum on salivary flow rate, pH, buffering capacity and presence of Streptococcus mutans in saliva"
  • Mäkinen KK et al. (2008) publièrent "The effect of xylitol on the ecology of oral plaque"
Le supermarché regorge de produits sucrés. Cette abondance sucrée ne nourrit que bactéries nocives. Les bonnes bactéries restent affamées.

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